Sous ce titre vous avez certainement reconnus l’humour grinçant d’une fonctionnaire territoriale auteure d’un pamphlet au vitriol sur le rythme de travail éreintant de nos chères (trop chères !) administrations !
Dans le monde de l’entreprise on reste plus terre à terre : débordé signifie réellement débordé …
« Une pile de dossiers qui s’accumule sur le bureau »
« En retard au rendez-vous votre interlocuteur vous explique qu’il ne sait plus où donner de la tête ! »
« Une vraie difficulté pour trouver des disponibilités dans les agendas pour un rendez-vous de trois personnes qui travaillent sur le même site … »
« Un dossier promis pour le 22 novembre et remis le 2 janvier … »
« Une journée de travail qui s’achève à 19h en plein hiver … »
Malheur à l’impétueux productiviste qui ne « joue pas le même tempo » !
Vous quittez le bureau à 17H : le collègue peu subtil « tu prends ton après-midi ! » ; le petit chef « je te propose une réunion vendredi à 18h »
Vous recevez tous vos interlocuteurs à l’heure, dans un bureau propre et dégagé de tout papier : notre petit chef décidément en verve « il ne doit pas être débordé je vais lui confier le projet Alpha ! »
Notre individu débordé va forcément éprouver une vraie souffrance dans son travail quotidien … fort heureusement compensée par une vision positive de son environnement qui va le juger investis et travailleur !
Gageons que les mêmes causes n’induisent pas les mêmes effets ailleurs ! Une observation attentive des mêmes « symptômes » dans un open space Danois va entrainer des analyses bien différentes : Notre salarié organisé et qui maîtrise : pour son entourage rien que de très normal ! Très souvent l’entreprise ferme ses portes à 17h30 !
Notre salarié débordé : « pas à la hauteur, mal organisé, il va dans le mur ! »
Non un salarié débordé n’est pas un salarié qui travaille dur ! C’est d’abord un salarié qui souffre et qui produit moins que ses collègues !
Quelles sont les solutions pour améliorer les choses ?
Veillez à ce que les managers chargés du suivi du travail des collaborateurs évaluent les résultats et non le temps passé …c’est l’objectivité minimum que votre collaborateur est en droit d’attendre sur son travail !
Quand votre collaborateur en difficulté, parce que désorganisé, aura compris qu’il n’est pas, malgré ses efforts, un exemple de productivité (il n’est pas interdit de faire preuve d’un peu de finesse pour que la prise de conscience soit progressive) il sera temps de travailler avec lui sur l’amélioration de son organisation !
Comment procéder ?
Des solutions existent qui vont travailler sur « la gestion du temps », « la gestion du stress » et autres approches tournées vers l’humain… c’est bien mais si on commençait par les bases … faire un audit simple de l’organisation actuelle du collaborateur, sa façon de traiter et de classer ses emails, sa façon de planifier son travail dans la journée, la construction des délais proposés pour la réalisation d’une tâche …
La désorganisation est un sujet concret qui exige des réponses très concrètes et adaptées aux spécificités du métier du collaborateur ! Les résultats sont souvent spectaculaires et engendrent la satisfaction du manager qui va enfin obtenir les résultats tant attendus et du collaborateur qui va retrouver de la sérénité et de la confiance !